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Impact des champignons ectomycorhiziens sur la régénération naturelle des forêts dégradées

Equipes impliquées : SRES (UMR LSTM), LCM

Thèses : H. M. Ebenye (Bourse AIRD)

Collaborations : UMR Cefe (CNRS/UM2, Montpellier), Université de Cotonou (Bénin), Université de Lomé (Togo), Institut de l’Environnement et Recherches Agricoles (Burkina Faso), Université de Bamako (Mali), Institut d’Economie Rurale (Mali), Université de Niamey (Niger), Université d’Abobo-Adjamé (Cote d'Ivoire), Institut de Recherche Agricole pour le Développement (Cameroun), Université de Gand (Belgique)

Financements : PPR FTH

Les forêts denses humides et les forêts claires d’Afrique tropicale hébergent une diversité exceptionnelle de champignons comestibles ectomycorhiziens, source de nourriture de qualité pour les populations locales dont les revenus peuvent dépasser ceux du bois et promouvoir ainsi la gestion durable des forêts. Cependant, ces forêts sont fortement dégradées à cause de l’exploitation du bois et des produits non ligneux. La régénération naturelle est le principal mode de reconstitution du couvert végétal et elle est très dépendante de la symbiose ectomycorhizienne. En effet, l’organe mixte qui résulte de cette symbiose, dénommé ectomycorhize (ECM), assure une bonne alimentation en eau et en nutriments de la plante hôte et le réseau mycélien qui colonise les racines des jeunes plants et des arbres plus âgés de même espèce ou d’espèces différentes permet le transfert de nutriments entre ces plantes. Ce projet vise à mieux connaître la diversité et l’usage des champignons ectomycorhiziens et leur rôle dans la régénération naturelle des forêts dégradées d’Afrique tropicale. Il sera mené en collaboration avec des équipes de différents pays d’Afrique de l’Ouest et centrale.

Inventaire des champignons ectomycorhiziens d’Afrique de l’Ouest et de leurs usages

Plusieurs récoltes de sporophores et d’ECM seront effectuées dans des parcelles permanentes dans différents pays. Les sporophores seront décrits, identifiés, et stockés dans une banque de référence au LAPSE. Les régions polymorphes ITS (Internal Transcribed Spacer) et IGS (Intergenic Spacer) de l’ADN nucléaire seront séquencées pour la détermination des espèces fongiques. L’intron trnL de l’ADN chloroplastique sera analysé par SSCP (Single Strand Conformational Polymorphism) pour confirmer l’appartenance des ECM prélevées des arbres adultes. Des enquêtes éthnomycologiques seront réalisées en vue de recueillir des informations sur la comestibilité et autres utilisations des champignons. Ce travail permettra d’avoir une vue d’ensemble de la diversité des espèces de champignons ectomycorhiziens présents en Afrique tropicale et de leur usage.

Impact des réseaux ectomycorhiziens sur la régénération naturelle

Des jeunes plants seront élevés en laboratoire sur du sol stérilisé et ensuite transplantés dans des pots en pleine terre placés à 1,5m des troncs d’arbres adultes. Les pots seront équipés de filtres en nylon et trois traitements seront comparés : (i) exclusion de tout contact avec les réseaux ectomycorhiziens (filtres à 0,45 μm), (ii) accès aux réseaux ectomycorhiziens (filtres à 20 μm), (iii) plantules cultivées hors pots, pour évaluer l’effet des pots. Au bout d’un an de culture des paramètres morphométriques seront déterminés : hauteur, nombre de feuilles, poids de matière sèche, taux de survie et taux mycorhization. Dans les sites d’étude, des feuilles seront prélevées des arbres adultes et des jeunes plants ainsi que sur des espèces d’arbres non mycorhiziennes vivant dans les mêmes sites (témoins). L’azote total, le C/N, et l’abondance isotopique en 13C et 15N seront mesurés à l’aide d’un analyseur en flux continu de C et N couplé à un spectromètre de masse pour déterminer si des jeunes plants ont reçu des substrats carbonés et azotés via les réseaux ectomycorhiziens.